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Sciences de la santé

Briser le mur de silence entourant le cancer de la prostate

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Winston McQuade

Animateur

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Laurent Proulx

Directeur général, PROCURE

On dit que l’homme courageux est celui qui arrive à surmonter ses peurs. Cette qualité devient essentielle lors du combat contre le cancer de la prostate. Il s’agit d’un parcours rempli d’obstacles et d’incertitudes, qui peut être rendu plus facile à travers le dialogue avec des membres de la famille, des soignants, d’autres patients et surtout des médecins.

Le cancer de la prostate demeure toujours un sujet tabou chez un grand nombre d’hommes qui en sont atteints.

« J’ai eu le cancer de la prostate », affirme Laurent Proulx, directeur général de PROCURE, un organisme sans but lucratif dédié à la sensibilisation, la prévention et la guérison du cancer de la prostate.

« Mon premier défi était de tenter de m’informer sur la maladie. Ce n’était pas évident il y a sept ans. C’est un sujet quiét ait et qui demeure encore tabou », dit-il.

Au cours des on processus de guérison, il a demandé aux spécialistes pourquoi la recherche n’était pas encore tout aussi développée que pour le cancer du sein, qui touche un nombre comparable de personnes. « On m’a répondu que c’est parce qu’on en parle moins. »

En parler en toute confiance

Des sujets comme l’impuissance et l’incontinence peuvent être plus difficiles à aborder.

« La pire chose qui puisse arriver, c’est de se taire et de se sentir incapable de partager ses soucis avec d’autres personnes », soutient Winston McQuade, artiste, animateur et survivant du cancer de la prostate.

M. McQuade combat son propre isolement en donnant des conférences partout au Québec, a fin d’établir un dialogue avec les hommes qui souffrent de ce type de cancer et avec les membres de leurs familles.

« Le moment est venu de participer à cette conversation. C’est pourquoi nous profitons de toute occasion possible pour traiter de ce sujet à travers les medias et les conférences », dit-il.

Établir un lien de confiance

Lorsqu’on doit se confronter à la progression du cancer de la prostate, le lien de confiance entre le docteur et le patient est d’une importance suprême. Parfois, poser quelques questions peut aider à établir si l’on est traité par le bon spécialiste. Quels sont les traitements disponibles dans mon cas, à ce stade de la maladie? Quels traitements empêcheront mon cancer de progresser? Comment les traitements peuvent-ils combattre les mutations du cancer? À quoi puis-je m’attendre en ce qui concerne la qualité de vie pendant les traitements?

Surtout si le cancer est avancé, les spécialistes peuvent se rencontrer pour discuter de leurs opinions médicales et pour établir la meilleure approche à suivre sur la base de leurs conclusions communes. Il est important que les patients soient informés adéquatement de toutes les facettes de leur traitement, y compris les risques, les bienfaits et les résultats potentiels. Les programmes de santé et mieux-être après-traitement constituent aussi un outil formidable pour guérir et habiliter le patient et ses proches.

De plus en plus de ressources

Pour certains, c’est le sentiment de communauté qui change la donne. Depuis plusieurs années, le mois de novembre est une occasion de sensibiliser le public et de créer des ponts entre les hommes atteints du cancer de la prostate et leurs proches.

D’autres préfèrent l’anonymat. Ceux qui ne veulent pas se rendre à une conférence pour discuter de la maladie et poser des questions peuvent toujours y participer en ligne sans s’afficher.

Le site web de PROCURE contient également des renseignements et des témoignages d’hommes de courage pour aider les patients, leurs familles et leurs soignants. Il est également possible de communiquer avec une infirmière spécialisée en uro-oncologie en appelant le numéro 1 855 899-2873, une ligne confidentielle dédiée entièrement aux sujets reliés au cancer de la prostate.

 « Après un cancer, les choses sont différentes, c’est sûr. Mais la vie continue. On n’est pas seul et il existe des solutions », conclut M. Proulx.

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