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Sciences de la santé

Vivre mieux et plus longtemps avec le cancer de la prostate aux stades avancés

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Guila Delouya, MD, M.Sc, FRCPC

Radio-Oncologue, CHUM – Hôpital Notre-Dame

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Cristiano Ferrario

Oncologue médical, Hôpital général juif & Professeur adjoint en Oncologie, Université McGill

Chaque année, 20 000 Canadiens découvrent qu’ils ont le cancer de la prostate. Une minorité d’entre eux ont un cancer déjà avancé, avec une ou plusieurs métastases.

Un cancer de la prostate localisé peut libérer des cellules malignes dans le sang ou le système lymphatique et atteindre d’autres parties du corps – c’est ce qu’on appelle métastase, soit une propagation à distance des cellules cancéreuses. Des lésions peuvent apparaître dans les hanches, la colonne vertébrale et le bassin avant de se propager vers d’autres organes.

Dans le cas du cancer de la prostate métastatique, les parties du corps les plus fréquemment affectées par les métastases sont les os et les ganglions.

Alors que par le passé, dans les cas très avancés de la maladie, les solutions étaient limitées, il est maintenant possible de prolonger la vie durant ce stade métastatique, ce qui améliore la qualité de vie de ces hommes.

Mieux contrôler les métastases

Au fil de sa mutation, le cancer peut réagir différemment aux traitements. Parfois, il peut développer une immunité contre l’hormonothérapie, l’un des principaux traitements de la maladie.  

Avant 2014, les patients rendus à ce stade pouvaient uniquement suivre des traitements hormonaux conventionnels, dont l’effet était d’éliminer les androgènes qui nourrissent les tumeurs.

Aujourd’hui, des traitements hormonaux de deuxième génération permettent d’outrepasser les défenses des cellules cancéreuses ayant développé une résistance par rapport à l’hormonothérapie et de mieux contrôler leur propagation.

« Pour plusieurs patients recevant des traitements hormonaux de première génération, nous avons appris qu’il vaut mieux utiliser la chimiothérapie en même temps, déclare le Dr Cristiano Ferrario, oncologue médical à l’Hôpital général juif de Montréal. Nous pourrons aussi introduire un traitement local parradiothérapie pour réduire les douleurs », ajoute-t-il.

On peut utiliser localement de la radiothérapie par faisceau externe, ou administrer des médicaments radiopharmaceutiques pour cibler les métastases osseuses.

Des résultats concrets

La Dre Guila DeLouya, radio-oncologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), affirme que les patients ayant des métastases qui choisissent de recevoir ce traitement ont une meilleure qualité de vie dès le départ.

« Après la deuxième ou la troisième injection, nous voyons une grande amélioration chez les patients. Certains qui marchaient au paravant avec une canne n’en ont plus besoin. Il y a une très bonne réponse chez les patients », affirme-t-elle.

« Les patients vivent plus longtemps et leur qualité de vie s’améliore », ajoute-t-elle.

Cela peut inspirer certains hommes à commencer une activité physique régulière, ce qui aide à retrouver un mode de vie plus actif.

« C’est plutôt encourageant, même s’il reste beaucoup de travail à faire », conclut le Dr Ferrario.

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